Dante 700 ansImages1. Montée vers le premier ciel du Paradis

3 novembre 20210


Troisième et dernier cantique de La Divine Comédie, le Paradis se compose de 9 cercles décrits dans 33 chants. Ces cercles sont associés à 7 planètes : Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter et Saturne plus le ciel des étoiles et le ciel cristallin. Au delà s’étend l’Empyrée, règne de Dieu et des anges. La vie et le destin de chacune des âmes rencontrées ont été influencés par leur planète de naissance. C’est dans cet espace-temps, sans lever ni coucher de soleil, que Dante s’élève d’un ciel à l’autre, guidé par Béatrice. Le voyage s’effectue par et à travers le regard et le sourire de Béatrice pour aller vers la transformation progressive du poète. Dans le premier ciel de la Lune, les âmes qui n’ont pas pu accomplir leurs voeux apparaissent à Dante.
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Michelangelo Caetani (1804-1882)

Issus de l’aristocratie romaine, duc de Sermoneta et prince de Teano, Michelangelo Caetani a été une figure politique notable et un érudit italien avec un grand intérêt pour la littérature, la sculpture et l’orfèvrerie. il est l’auteur d’études sur l’œuvre de Dante entre 1852 et 1881.

L’univers de la Divine Comédie – Michelangelo Caetani – 1855 – Nuova éd.a cura di GL Passerini, Florence

Dans les premiers vers (13-15) du chant I, Dante fait appel à Apollon, le dieu grec de la poésie, de la musique et des belles choses et conducteur des muses, car il considère le langage humain insuffisant pour rendre compte de son expérience exceptionnelle.

Invocation à Apollon, Paradis, chant I – Codex manuscrit enluminé, XIVe siècle – Biblioteca nazionale Marciana, Venise.

Dans le chant I (vers 70), par exemple Dante invente le verbe, « trasumanar » qui a fortement interpellé les commentateurs et les traducteurs. Il pourrait se traduire par « outrepasser l’humain », comme l’a fait Jacqueline Risset alors que Danièle Robert le traduit par « transhumaner » dans le sens de traverser l’humain (voir rubrique littéraire).

PAR, chant I, 70/72 – Georges Vriz, 1998 – Technique mixte sur papier contrecollé sur bois
Sphère de la Lune et du Cosmos, dessin illustrant le chant II du Paradis – Sandro Botticelli, XVème siècle – Codex Hamilton – Musées d’état, Berlin
Gian Giacomo Macchiavelli (1756-1811)

En 1806, l’aquafortiste italien a préparé une série de 39 planches qui ont été publiées cette année-là en un seul volume. À sa mort, son neveu Filippo Macchiavelli collectionne les dessins et, en 1819, publie une édition de la Divina Commedia avec les estampes de son oncle.

Dante Paradiso.C . III . v.49. Gian Giacomo Macchiavelli, 1806. Illustration de la Divine Comédie de 1821. Université Cornell, Ithaca, Etats-Unis.
Philipp Viet (1793-1877)

Peintre et écrivain allemand, membre du mouvement artistique nazaréen fondé au XIXe siècle. Il s’agit du renouveau de l’art religieux avec des valeurs spirituelles et morales.

Dante et Béatrice parlent à Piccarda et Constance de Sicile. Philipp Veit, 1817-1827. Fresque d’un plafond de la villa Giustiniani Massimo, Rome.

Dans le chant II, Dante entre dans le ciel de la Lune, le plus éloigné de l’Empyrée et celui qui tourne le plus lentement. Dans le chant III (vers 43-57) la première personne rencontrée est Piccarda Donati entrée au couvent par vocation et contrainte par sa famille de le quitter pour se marier. La deuxième est Constance de Hauteville, reine de Sicile (vers 118-120), elle aussi religieuse dans un couvent de Palerme et qui selon la légende fut sortie de force par le pape Clément III pour la marier à Henri VI.

Pour aller plus loin :

  • Caetani Michelangelo. La question de la Divine Comédie de Dante Alighieri. 1855. Menicanti, Rome.
  • Pierson Inga. La faiblesse de Piccarda: Réflexions sur la liberté, la force et la féminité dans le Paradis de Dante. 2019. Speculum 94/1, the Medieval Academy of America, Boston.
  • Quillet Jeanine. Soleil et Lune chez Dante. 1983. Le Soleil, la lune et les étoiles au Moyen-Âge. Senefiance/13, Presse Universitaire de Provence, Aix-en-Provence.
  • Robert Danièle. Paradis, La Divine Comédie. 2021. Traduit de l’italien, préface et annoté par l’auteur. Edition bilingue. Actes Sud, Arles.

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La Divine Comédie vue par 15 artistes contemporains

Par Andrea Ciarlariello

En 2006, le Comité Dante de Foligno, sous la direction d’Italo Tomassoni et soutenu par la Municipalité avec la contribution de la Fondation de la Cassa di Risparmio di Foligno, a lancé un projet ambitieux.: demander à des artistes contemporains d’interpréter et d’illustrer la Divine Comédie,

Ont répondu à cet appel, 15 artistes représentants de la Transavanguardia, de l’École de San Lorenzo, de l’Anachronisme et de l’Hypermanierisme, qui ont produit pour l’occasion 3 ou 4 œuvres chacun.: Omar Galliani, Ivan Theimer, Bruno Ceccobelli, Mimmo Paladino, Giuseppe Gallo, Enzo Cucchi, Piero Pizzi Cannella, Stefano Di Stasio, Marco Tirelli, Sandro, Gianni Dessì, Nunzio Di Stefano, Emilio Isgrò, Giuseppe Stampone et Roberto Barni

Après avoir enchanté le public de Buenos Aires, où l’exposition a été présentée à l’occasion du 83e Congrès international de Dante ce corpus constamment mis à jour est exposé du 5 au 16 mars au Palazzo Firenze sous la coordination scientifique de Chiara Barbato et Valentina Spata avec le soutien du Ministère du Patrimoine Culturel et des Activités en collaboration avec la Municipalité et le Comité Dantesque de Foligno.

Selon le Secrétaire général de La Dante Alighieri, Alessandro Masi: « Dante représente un défi incontournable pour les artistes du XXe siècle : De Guttuso, qui a illustré toute la Divine Comédie, à Dali et Isgrò lui-même. Dante représente un point fondamental dans l’imaginaire : là où l’homme traverse le sacré. Que nous le voulions ou non, nous appartenons au sacré et c’est au sacré que nous revenons. Dante nous le rappelle. L’art ne peut s’empêcher de révéler le divin et, comme le dit l’exégète français Paul Beauchamp, de rendre l’insupportable supportable ».